Dans un récent communiqué, les syndicats UNEF et UGICT dénoncent des pratiques intolérables concernant les stages étudiants. En effet bon nombre d'entreprises exploitent des stagiaires en lieu et place de salariés, leur rémunération étant bien sur plus faible qu'un collaborateur à temps plein. D'autre part, certains centres de formation n'hésitent pas à vendre des conventions de stages à des étudiants. Autant de dérives qui ne devraient plus exister suite à l'entrée en vigueur de la loi du 10 juillet 2014. En réponse à cela l'UGICT-CGT et l'UNEF exigent la mise en place d'un plan national de lutte contre le travail au noir des stagiaires, la publication d'urgence du décret instituant un nombre maximal de stagiaires par entreprise. Un plan de lutte est également proposé: la saisie de tous les Rectorats qui doivent contrôler l'effectivité du cursus de formation : 200h minimum de cours en présentiel, un suivi pédagogique du stage avec un maximum de 15 stagiaires par enseignant...Les officines qui vendent aux étudiants des conventions de stage (en affichant des logos du ministère de l'enseignement supérieur !) doivent être fermées et condamnées ; le déblocage de moyens permettant aux Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi (DIRECCTE) de renforcer les contrôles sur les stages ; le déblocage de moyens pour permettre aux URSSAF de redresser toutes les entreprises qui pratiquent des fraudes de cotisations sociales sur les stages. Les secteurs dans lesquels les abus sont concentrés (Informatique, communication, banques et assurance...) doivent faire l'objet d'un plan de contrôles ciblés.
Pour finir les deux syndicats estiment que la loi sur les stages doit être renforcée sur 5 aspects: le temps de travail doit être clairement limité à 35h, sans possibilité de dépassement horaire ni de travail de nuit ou le week-end ; les possibilités de contrôle des Institutions Représentatives du Personnel doivent être renforcées : les entreprises doivent être obligées d'avertir immédiatement les IRP de l'arrivée d'un stagiaire ; la gratification doit être un minimum mensuel. En effet la loi prévoit actuellement une gratification minimum horaire, ce qui a conduit certaines entreprises à baisser la gratification des stagiaires les mois comptant des jours fériés ; la gratification doit augmenter et permettre la validation des trimestres dans le calcul des droits à la retraite ; ma durée maximale d'un stage fractionné ou non ne doit pas excéder 6 mois/an, y compris s'il a lieu dans plusieurs entreprises différentes.